Des milliers de fans à moitié hystériques, des projets artistiques à l'international, un clip avec Ricky Martin (qui l'a convié sur la scène du Zénith le 4 mai), Matthieu n'a aujourd'hui plus à prouver qu'il a tout ce qu'il faut pour être un futur grand. Surtout, M.Pokora est un gros bosseur. Auteur, compositeur, chanteur et danseur d'exception, il n'envisage pas une seconde de se la couler douce en espérant que le succès viendra tout seul. Exigent, pointilleux, rigoureux, il travaille comme un acharné sur ses albums et performances scéniques : « J'ai un tel respect pour la scène que je me donne à 200% pour avoir le résultat le plus carré possible ». Il sait aussi prendre du recul par rapport à ses performances des débuts : « Il y a eu une nette évolution depuis mes débuts sur scène, au début tu ne sais pas comment gérer l'espace tout seul, comment prendre le pouvoir ».
Parce que M.Pokora est un type lucide, qui a conscience du boulot à fournir pour atteindre les étoiles, sans pour autant se laisser aveugler par les strass et paillettes qui montent souvent à la tête des nouveaux venus dans le show-biz : « Tout ce qu'il y a autour du show, c'est pas trop mon truc, les afters, etc ». Son truc à lui, c'est plutôt de rester sincère, il ne cherche pas à cacher que, pendant les nominations des NRJ Music Awards, il avait le trac, « le plus gros trac que j'ai eu de ma carrière », il n'aime pas être harcelé par des gens qui ne lui auraient jamais adressé la parole s'il n'avait pas raflé deux trophées : « Ils viennent tous te parler, tu te sens oppressé : il y a tellement de gens qui viennent me voir. Moi, j'ai du mal à dire les choses, et à les dire en public, je préfère dire spontanément les choses aux gens ».
S'il a envie d'être reconnu, et ce par le plus grand nombre, à l'image de Michael Jackson, son idole de toujours : « Les trophées, j'en suis content parce qu'on va me regarder différemment...C'est bien parce que ça va faire bouger des choses...Je ne cherche pas du tout une crédibilité hip hop, je veux être populaire. Ma démarche, ce n'est pas d'être le numéro 1 du R&B mais d'être connu d'un très large public, comme Michael Jackson, The King of The Pop », M.Pokora n'a pas le melon pour autant et respecte à la lettre « la règle fondamentale du Player » qu'il a inscrite au dos du livret de son nouvel album, Player : « Ne jamais se prendre au sérieux ».
Effectivement, M.Pokora ne se prend pas pour le roi du monde, loin de là. Au contraire, il sait rester humble (normal quand on s'appelle « Pokora », qui signifie humilité en polonais !) face à toute cette déferlante médiatique, ce succès fulgurant qui lui tombe dessus si jeune, car pour lui, « c'est le public qui fait notre métier ». Et lorsqu'il est félicité par des artistes américains pour qui il voue une admiration sans bornes, il se sent fier comme un gamin à qui on vient d'offrir son premier vélo, et cette fierté, elle n'est jamais amère, blasée, tant elle est spontanée : « Akon est venu me voir pour me féliciter, je trouvais ça super flatteur venant d'un américain. Black Eyed Peas est aussi venu voir Aziz, l'un de mes danseurs pour le féliciter...On peut me tirer dans les pattes en France, si un Américain me félicite et m'encourage, ça me suffit. ».
M.Pokora ainsi, a beau être l'un des artistes de R&B les plus cotés de l'hexagone et rendre à moitié dingues toutes les jeunes filles accros à sa belle gueule, ses tatouages de rebelle, et sa voix sensuelle, il garde les pieds sur terre et trouve du réconfort auprès de ses proches. Malgré cette nouvelle vie trépidante, il pense toujours aux siens, en offrant notamment à sa mère une chanson : « Le titre pour ma mère, je ne le considère même pas comme un titre de l'album, comme un single, c'est vraiment un cadeau que j'ai voulu lui faire », et sa plus belle récompense, c'est d'avoir entendu son père lui dire pour la première fois qu'il est fier de lui. Et il peut en être fier, son père, de ce fiston prodige qui n'a pas fini de faire parler de lui.
M.Pokora sera en tournée dans toute la France à partir du 10 mai 2006 et de passage à Paris sur la scène de l'Olympia le 21 mai.